Comment gérer l’impact émotionnel d’une critique ?

Comment gérer l’impact émotionnel d’une critique ?

7 août 2018 0 Par Patrice Junchat

3 principes de base pour commencer :

  1. Pensez que quand quelqu’un s’exprime quoi qu’il dise il ne parle que de lui . Sur ce principe, les propos d’une personne ne devraient pas nous affecter outre mesure. (Article à venir “c’est celui qui dit qui est”)
  2. Que la plupart du temps ce n’est pas tant ce qui va être dit qui va nous blesser que la manière dont ça va être dit.(Article à venir “La place du non-verbal dans une interaction”)
  3. Que si ce qui est dit nous blesse, là, ça ne concerne plus tant les propos de notre interlocuteur que ce à quoi nous renvoie l’interprétation de ce que nous percevons. Cette interprétation se fait presque instantanément, sans que nous nous en rendions compte. Elle est liée à notre structuration psychique. (Article à venir “Nos soupirs, ne sont que des soupirs déjà soupirés”)

Tout cela peut sembler un peu complexe, je vous l’accorde. Maintenant avoir conscience de ces 3 principes de base nous permettra de commencer à gérer au mieux l’émotionnel d’une situation critique.
Je vous invite vraiment à venir lire ces 3 articles quand ils seront sur le site afin de mieux comprendre ce qui se joue et la manière dont ça se joue.

L’idée de cet article, ici, est de ne pas trop rentrer dans les explications du pourquoi du comment mais de commencer par donner des moyens concrets, efficaces,  pour nous permettre de nous libérer et de nous apaiser quand on est sous l’emprise d’une attaque critique. Car il y a des conséquences importantes si nous laissons les choses en l’état (Article à venir “5 raisons essentielles de gérer ses émotions”). Des conséquences sur notre environnement, notre manière de pensée, nos relations, nos comportements, ainsi que sur notre santé. Laisser en place un émotionnel délétère n’est pas si anodin que cela.

Comme vous pouvez l’observer il y a des références “articles à venir…”. Ce blog n’en est qu’à ses débuts. Les articles prendront place petit à petit. C’est le défi aussi que je me suis lancé ( https://emotionmonamie.fr/1er-defi-depasser-la-peur-decrire-et-detre-lu/). Bon je suis un peu en retard déjà sur mon engagement… Oups! oups!

Si vous voulez aller à l’essentiel c’est-à-dire simplement la technique à utiliser pour gérer l’impact émotionnel d’une critique, c’est à la fin de cet article.

 

Gérer l'émotion d'une critiqueUne rencontre sur un banc public.

C’était il y a quelques semaines. On devait être début juin. Il faisait beau. j’étais installé sur le banc d’un parc que je fréquente régulièrement. Mon ukulélé à la main, je fredonnais quelques chansons. Une femme s’assoie à mes côtés. Dans la réflexion du choix de la chanson suivante à interpréter, une conversation s’amorce sur ma pratique du ukulélé, les chansons chantées, cette passion en moi… La conversation suit son cours sur d’autres sujets. D’un mot à l’autre, sur une de ses questions je suis amené à parler de PNL (programmation neuro linguistique, pratique à laquelle je me suis formé il y a un certain nombre d’années.). Là, je vois le visage de cette femme assise à mes côtés, brusquement se fermer, s’assombrir. J’entends des mots durs de sa part, voire violents, portés par une intonation agressive à l’encontre de cette approche. Comme si cela avait réveillé une grande colère en elle.  Je me suis senti attaqué, blessé, ne comprenant pas cette animosité exprimée…

Et comme dans un jeu de ping-pong, je me suis mis à renvoyer la balle. ping pong émotion

 

Pourquoi je me suis senti atteint, par une attaque qui ne me concernait pas directement mais qui concernait cette approche PNL. En fait cela provient de l’identification que l’on crée avec ce que l’on aime le plus, voire admire. La PNL est une approche de développement personnel qui n’est pas moi. C’est quelque chose d’extérieur à moi. Maintenant je m’y suis tellement identifié à un moment de ma vie (20 ans de cela), que c’est comme si elle faisait partie intégrante de moi. Comme si c’était une part de moi, de qui je suis. C’est un lien fort, très fort. Même si je m’en suis un peu éloigné ces dernières années, je garde ce souvenir de lien en moi. Alors quand on l’attaque c’est comme si on m’attaquait.

vague émotionLe ressenti peut être violent à l’intérieur de moi, comme une hémorragie instantanée, comme un raz-de-marée qui emporte tout sur son passage. Oui c’est vraiment ça… Submergeant.

Alors, quand on attaque quelque chose qui fait partie de nous, des choses auxquelles nous nous sommes identifiés, on se met à les défendre, on se met à se défendre. Et souvent la défense passe par une contre-attaque. Ce qui peut renforcer l’attaque de l’adversaire. Et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il y en ait un qui lâche prise d’une manière ou d’une autre… Ou pas.

Au bout d’un moment après être bien monté dans les tours, tout en étant resté cordial, et voyant que chacun restait sur ses positions, j’ai dû prétexter devoir partir et je me suis éclipsé.

Pendant tout le chemin du retour dans ma tête s’est continué de jouer cette partie de ping-pong avec cette femme. Et là j’envoyais du lourd au niveau arguments. Je pense même que je m’autorisais à la maltraiter verbalement. Malgré qu’elle ne soit pas là physiquement, elle prenait bien sa place dans mon esprit avec toute sa vivacité et sa virulence. Nous étions acteurs d’un film dont j’étais l’auteur et le réalisateur.

J’ai continué à porter cela un certain temps après ma rencontre sur ce banc public, n’arrivant pas à me défaire de ces pensées rémanentes.

Ce qui me traverse l’esprit là, c’est cette loi de Pareto des 20/80. Loi que j’ai adaptée, il y a quelques années pour expliquer l’impact de la pensée sur le bien-être :

20% de nos pensées affectent 80% de notre bien-être global.
Travailler ces 20% nous fera gagner jusqu’à 80% de bien-être au quotidien.

C’est aussi, pour cette raison, que l’on a grand intérêt à se libérer de l’emprise émotionnelle issue de pensées rémanentes qui continuent de nous habiter une fois les situations passées.

 

Comment gérer l’impact émotionnel d’une situation
pour que cela ne se transforme pas en tsunami ?

Pour toutes situations il y a 2 moments importants.

Le moment de la situation le moment d’après

coeur émotionDans le moment de la situation on peut gérer notre émotionnel.
C’est très important de le faire pour que celui-ci ne nous submerge pas. Si on le laisse nous submerger nous perdons le contrôle, notre lucidité et nous favorisons à installer une physiologie de stress qui va rester en place entre 4 et 6 heures après, participant également à affaiblir notre système immunitaire (article à venir ‘’Physiologie d’un état émotionnel”). Nous légitimons également le comportement de notre interlocuteur.

Ce contrôle émotionnel s’effectue par la respiration. C’est une pratique toute simple mais très efficace. Quand on est sous le coup d’une émotion, surtout quand quelque chose nous invective, on a tendance à accentuer l’inspiration. Ce mécanisme est naturel au niveau de notre physiologie (article à venir “physiologie d’un état émotionnel”). Maintenant il ne nous est pas aidant puisque il amplifie, par l’accélération, l’émotion alors que nous désirons la contenir, la freiner. Dans une situation de crise, pour garder le contrôle, l’idée est d’accentuer l’expiration. Et cela n’est pas un mouvement naturel.

 

Le mouvement complet, en 3 temps, à adopter,
quand un émotionnel commence à s’emparer de nous est le suivant :

J’expire, en forçant un peu sur l’expiration.
J’inspire un peu. C’est une petite inspiration.
Je retiens un peu ma respiration. Pas trop longtemps.

Puis je recommence ce mouvement 2, 3 fois.

 

C’est un mouvement qui dure, entre le moment où j’expire, celui où j’inspire et celui où je retiens ma respiration, de 5 à 6 secondes maximum. L’expiration peut se faire par la bouche ou par le nez et le plus souvent l’inspiration se fait par le nez.

Bon ça c’est pour le moment de la situation…

Pour le moment d’après, comment ça se passe…
Une fois que l’on n’est plus en contact avec la situation mais qu’il reste en nous toujours une activité émotionnelle forte qui nous encombre, nous allons choisir une technique d’apaisement émotionnel. Parmi un certain nombre de ces techniques de restauration de l’équilibre émotionnel dont je vous parlerai sur ce blog, aujourd’hui nous allons utiliser la “Méthode Cook”. Elle est appelée aussi “Position du cerveau unifié”. Elle ne prend que 5 minutes.

  1. Isolez-vous dans un endroit calme.
  2. Repensez à la situation problématique.
  3. Si vous le pouvez nommez l’émotion.
  4. Evaluez, sur une échelle de 0 à 10, l’intensité émotionnelle présente en vous.
  5. Mettez-vous en position de cerveau unifié. (Les pieds à plats sur le sol. Croisez les chevilles l’une sur l’autre. Poignets superposés, paumes des mains face à face, croisez les doigts puis remontez vos mains contre la poitrine.)
  6. Fermez les yeux.
  7. Respirez. En inspirant, placez la langue à plat contre le palais, derrière les dents du haut et relâchez en expirant.
  8. Restez dans cette position pendant 5 minutes tout en pensant à la situation qui vous occupe (la manière dont ça s’est passé, les personnages concernés, les ressentis, les dialogues, monologues etc. En fait tout le souvenir du film)
  9. Au bout de 5 minutes, ouvrez les yeux, décroisez tout, joignez le bout des doigts et faites 2 respirations.
  10. Réévaluez l’intensité émotionnelle présente en vous.

 

 

 

L’essentiel

2 techniques à appliquer quand vous êtes sous l’attaque d’une critique
et à tester pour toute situation émotionnelle submergeante

    • Dans l’instant de la situation se servir de la respiration en suivant ce principe:j’expire (par le nez ou la bouche en forçant un peu sur l’expiration)
      J’inspire un peu (2 secondes par le nez)
      Je bloque un peu (pas trop longtemps, 2 secondes)
      Et je recommence 2,3 fois de suite
    • Dans le moment d’après, si votre esprit est encore encombré par la situation pour ramener en vous un état de calme, testez la Méthode Cook :

  1. Isolez-vous dans un endroit calme.
  2. Repensez à la situation problématique.
  3. Si vous le pouvez nommez l’émotion.
  4. Evaluez, sur une échelle de 0 à 10, l’intensité émotionnelle présente en vous.
  5. Mettez-vous en position de cerveau unifié. (Les pieds à plats sur le sol. Croisez les chevilles l’une sur l’autre. Poignets superposés, paumes des mains face à face, croisez les doigts puis remontez vos mains contre la poitrine.)
  6. Fermez les yeux.
  7. Respirez. En inspirant, placez la langue à plat contre le palais, derrière les dents du haut et relâchez en expirant.
  8. Restez dans cette position pendant 5 minutes tout en pensant à la situation qui vous occupe (la manière dont ça s’est passé, les personnages concernés, les ressentis, les dialogues,
    monologues etc. En fait tout le souvenir du film)
  9. Au bout de 5 minutes, ouvrez les yeux, décroisez tout, joignez le bout des doigts et faites 2
    respirations.
  10. Réévaluez l’intensité émotionnelle présente en vous.

 

Comme vous l’avez certainement compris ces deux techniques peuvent être utilisées pour toute situation émotionnelle.
La méthode Cook est également une méthode de déprogrammation (Article à venir “L’effet Cook”)

Voilà vous avez maintenant à votre disposition de quoi vous amuser émotionnellement avec ces 2 petites techniques. Petites, mais très efficaces.

Je serai curieux de connaitre vos résultats quant à votre utilisation de ces 2 techniques. Vous pouvez laisser vos commentaires dans la partie réservée à cet effet ci-dessous.

A très vite pour la suite…

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